Atelier Photo Un autre regard

Un projet sur l’année

En collaboration avec les Ateliers de la Ville en Bois, l’atelier Photo Argentique s’organise sous forme de rendez-vous mensuel sur l’année. De septembre à juin, nous nous retrouvons une fois par mois pour des séances de 3h. Ce format permet de travailler sur une thématique à l’année et de développer une cohésion de groupe favorisant la confiance et l’expression libre.

Tout au long des séances, nous expérimentons l’ensemble du processus photographique : conception d’un projet artistique, prise de vue, développement des films, tirage papier noir et blanc, exposition des travaux en fin d’année.

Retrouvez toutes les informations, horaires, tarifs et inscription dans la rubrique Infos pratiques.

Prise de vue argentique

Plein format et moyen format

Retrouver la mécanique des appareils argentiques, le bruit sourd du rideau qui s’ouvre et se referme au moment du déclenchement, les images inversées dans le viseur, un vrai dépaysement !

Que ce soit en 6x6mm ou 24x36mm, travailler avec un appareil argentique modifie notre rapport à l’espace et au temps, notre manière d’appréhender l’instant. A la différence des visées éléctroniques qui sont déjà une interprétation du réel, la visée optique nous permet d’être en prise directe avec notre sujet.

Nous expérimentons dans cet atelier la prise de vue avec différents appareils argentiques, 24×36 et moyen format comme le Lomo Lubitel, un appareil photographique reflex bi-objectifs léger et entièrement manuel. Petite anecdote : « Lubitel » en russe signifie « amateur », il était réputé pour sa simplicité d’usage.

Fabriquer son sténopé

Comment fabriquer un sténopé ? Rien de plus simple, n’importe quelle boîte étanche à la lumière fera l’affaire, ronde ou rectangulaire ! Canette, boite à chaussure, boite d’allumette, toutes les tailles sont possibles. Laissez libre court à vos envies et découvrez les joies du Do It Yourself !

Avec le sténopé, on expérimente la prise de vue unique. Le choix du sujet, du cadrage, de la lumière et du temps de pose prend alors toute son importance. A une époque où les images se font par milliers, c’est comme basculer de l’autre côté du miroir ! Il faut ensuite attendre d’être en labo photo pour révéler notre précieuse image.

Développement des négatifs

Une histoire de protocole

En photographie argentique, on ne voit pas le résultat de nos prises de vue avant d’avoir développer nos négatifs. Et ces précieux négatifs réclament une attention particulière.

Chaque pellicule a son propre temps de pose en fonction de sa sensibilité (ISO), de la marque du révélateur et du choix de sa dilution. C’est donc une étape importante qui suit un protocole précis.

Heureusement, nous nous entrainons à répéter les gestes avant de nous attaquer à nos chers films qui portent la mémoire d’instants uniques. Ouvrir la bobine, mettre le film en spire, installer la spire dans la cuve et tout cela dans le noir complet, préparer la chimie, verser, agiter, respecter les temps de développement et cette fois en pleine lumière puisque notre cuve est étanche.

Premier regard sur nos films

Pour finir, nous suspendons nos films à l’abri de la poussière pour qu’ils sèchent. C’est le moment où l’on découvre nos négatifs. Densité, transparence et gamme de gris nous indiquent s’ils ont été correctement exposés et développés, ce qui facilitera grandement notre travail au tirage.

Une observation plus précise peut s’effectuer après séchage sur la table lumineuse.

Tirage photo noir & blanc

Après la prise de vue et le développement des négatifs, il nous reste à tirer nos images sur papier.

Nous pouvons enfin travailler sous la lampe inactinique (lumière rouge) qui diffuse une lumière à laquelle le papier photosensible noir et blanc est insensible. 

Planche contact et sélection d’images

La première étape consiste à faire une planche contact. Cette planche, littéralement un positif de nos négatifs sans effet d’agrandissement nous permet d’évaluer la qualité d’exposition de nos films et de faire une première sélection de nos meilleurs clichés.

Trouver son style en tirage argentique

Le tirage photographique consiste à trouver le meilleur temps de pose et à équilibrer les hautes et basses lumières en effectuant plusieurs expositions successives par masquage.

Mais avant tout, c’est une démarche artistique, le choix du format, des effets de  contraste, le recadrage et l’exposition sont avant tout des choix personnels qui servent à mettre en évidence une idée, un point de vue.

Une démarche artistique

A une époque où nous sommes innondés  d’images, quiconque sait prendre et prend des photos presque quotidiennement. Ce qui nous intéresse dans cet atelier, c’est de permettre à chacun d’affiner son regard, de développer sa créativité et  d’explorer la photographie argentique en tant que démarche artistique.

Développer son regard d’artiste

Nous travaillons donc autour d’un thème. Des temps de réflexion et d’échanges sont proposés pour aider à définir la démarche et préciser les intentions. Durant ces temps plus théoriques, nous abordons les notions de cadrage, composition d’image et autres éléments de conception tels que le format, l’usage du contraste, la perspective et l’espace ou encore le clair-obscur et le mouvement.

L’expérimentation au coeur de l’atelier

La photographie argentique nécessite comme toute pratique de maîtriser  des techniques et des procédés, ce que nous apprenons ici. Mais ce qui nous intéresse particulièrement, c’est de les utiliser pour expérimenter, aller hors des sentiers battus. Caffenol, cyanotype, tirage au lith, lightpainting… sont autant de pistes à explorer !

Un autre rapport au temps

Lorsqu’on se lance dans la photographie argentique, le temps est un des grands facteurs de dépaysement, notamment pour celles et ceux qui n’ont pas connu l’avant-numérique. La durée et la matérialité des procédés nous imposent un autre rapport au temps. Cet état de fait nous oblige à ralentir et a par conséquent une incidence certaine sur notre manière d’être au monde, de le voir, de le ressentir

Exposer son travail

Pour clore le processus créatif, il est essentiel de montrer son travail. La finalité d’une oeuvre est d’être partagée, non pour être évaluée ou jugée mais seulement pour ex-ister. Offrir son regard, oser exprimer son point de vue. Le préfixe ex- (comme dans exit = sortie) nous invite à sortir de la confidentialité pour dire et donner à voir. C’est pourquoi l’organisation d’une exposition en fin d’année fait pleinement partie du projet de l’atelier.

Ateliers et stages 2023-24